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Présentation

  • : Collectif Anti-Nucléaire de Saône-et-Loire (CAN 71)
  • : Collectif d'après Fukushima, contre le nucléaire et son monde.
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Contacts :

canvsnuk (at) gmail.com

can71 (at) riseup.net

 

Collectif Anti-Nucléaire de Saône-et-Loire

Chemin des Clos

71460 Culles-les-Roches

Archives

9 juin 2012 6 09 /06 /juin /2012 14:47

 

Nous avons constitué le CAN 71 à la suite de l’accident de Fukushima. Comme ce fut la catastrophe qui nous réunit, il fut tout naturel que nous nous réunissions sous le mot d’ordre : à danger immédiat, arrêt immédiat. Néanmoins, comme nous rassemblons diverses tendances politiques, ce mot d’ordre constitue une position maximaliste n’excluant pas, pour certains, une sortie progressive. Ces divergences internes sont le reflet de notre organisation en collectif ouvert où chacun est maître de ses activités au regard des autres. Notre groupe réunit une vingtaine d’actifs pour une centaine de correspondants participant ponctuellement à nos réflexions et actions. Depuis plus d’un an, nous avons préparé divers événements (publics ou non) et débats. La plupart des manifestations que nous organisons le sont en collaboration avec des associations dont certains membres font partie de notre collectif. Durant cette année, nous avons lié des contacts avec divers groupes hexagonaux. Cela nous a conduit à co-organiser certains événements et à en soutenir d’autres par notre participation.

 

Aussi nous a-t-il paru naturel de concrétiser ces échanges ponctuels par des rencontres plus ouvertes et concentrées. Que ce soit à Valognes ou au Chefresne, nous avons pu nous rendre compte qu’il était complexe d’organiser des débats de fond lors de manifestations où l’action s’impose. Non que ce soit impossible, mais surtout que la chose demande au moins de se connaître au préalable. Il ne s’agit pas ici, à priori, de créer une quelconque coordination ou un quelconque réseau mais bien plus de se rencontrer et de pouvoir tisser des liens géographiques et/ou affinitaires. Nous sommes au fait des divergences qui peuvent animer ceux qui défendent l’arrêt immédiat. Nous savons que pour certains, cette position est un maximum envisageable et que pour d’autres elle est un minimum supportable. Ce paradoxe se concrétise d’ailleurs au sein même de notre collectif.

 

Aussi, notre proposition adressée aux groupes immédiatistes (nationaux et limitrophes) n’est-elle pas d’unifier d’une quelconque façon mais de réunir. D’une certaine manière, il s’agit d’analyser la recomposition du paysage antinucléaire français en dehors du lobby Sortir du Nucléaire. Si nous pouvons aujourd’hui fixer un but à ces rencontres, c’est celui de créer une situation propice à des associations ponctuelles et plus si affinités. En ce sens nous ne voulons pas, du moins pour l’instant, donner de forme déterminée à ces rencontres. Pour que nous ne figions pas les discussions sur des points que nous aurions choisis unilatéralement, l’idée est que chaque groupe puisse apporter d’autres questions à débattre pour que chacun puisse s’approprier l’organisation des rencontres.

Les trois grands axes de réflexion que nous pouvons néanmoins vous proposer sont :

 

  • la réflexion théorique autour de l’idée d’arrêt immédiat

par exemple : l’absence de critique de la société industrielle et technologique, indissociable du nucléaire, peut-elle constituer une divergence pratique dans l’opposition que nous construisons ?

  • les questions organisationnelles autour des confrontations des différentes pratiques

par exemple : comment prendre en compte les organisations antinucléaires de types lobby, ONG, ou partis politiques dans la préparation d’actions directes se voulant massives ?

  • les perspectives de diffusion de nos points de vue

par exemple : quel rapport de force pouvons nous construire en tant qu’immédiatistes et avec quels moyens et limites ?

 

Dans ce sens, nous voulons essentiellement créer les conditions matérielles de ces rencontres favorisées par notre position géographique relativement centrale (gare de Chalon-sur-Saône, ou du Creusot), situation qui permettra des départs collectifs pour Bure où un rassemblement est prévu pour le weekend suivant. Il va sans dire que nous pourrons vous accueillir quelques jours avant ou après les 8 et 9 septembre pour participer à l’installation et avoir quelques échanges informels.

 

Le choix d’envoyer cet appel trois mois avant les dites rencontres rendra possible le contact, par votre initiative, des groupes dont nous ne connaissons pas l’existence. Le terrain que des membres de notre collectif mettent à notre disposition permet d’envisager un campement. En outre, nous sommes quelques-uns à pouvoir héberger des participants chez nous (à vue de nez 20 personnes) et il devrait y avoir des places dans des gîtes aux alentours. Il nous est nécessaire de pouvoir nous compter au préalable pour organiser l’hébergement et déterminer nos besoins en eau et électricité. Le terrain où vivent Marc et Corinne en est dépourvu mais ils ont l’habitude de la chose puisqu’ils organisent là un petit festival d’une dizaine de jours chaque année.

 

Nous attendons vos réponses, au plus vite, sachant que cette proposition vous est envoyée après consultation d’une petite dizaine de groupes déjà partants pour cette aventure.

 

 

 

Le Collectif Anti-Nucléaire de Saône-et-Loire,

le 9 juin 2012.

 

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28 avril 2012 6 28 /04 /avril /2012 13:22

 

Le slogan antinucléaire que l’on entendait dans les années soixante-dix était « société nucléaire, société policière ». Or, tout indique que le slogan le plus adaptée devrait être « société nucléaire, société militaire », comme l’avait déjà indiqué à l’époque Roger Belbeoch1.

 

Depuis, à Tchernobyl, nous avons pu assister au sacrifice des « liquidateurs », qui ne se sont pas sacrifiés d’eux-mêmes mais qui ont été sacrifiés par l'État soviétique.

Le sacrifice de ces « pompiers » soviétiques, n’a été possible que « grâce » à l’existence d’un système totalitaire en ex-URSS. Seule l’existence de ce système totalitaire a permis à l'État de contrôler l’information et d’obliger des gens à se sacrifier2.

 

Qu’en serait-il en France en cas de catastrophe ?

Nous savons que l’accident nucléaire a été prévu en France depuis longtemps, bien avant les antinucléaires qui l’ont plutôt négligé. Passons sur la Convention de Paris de 1961, qui prévoyait déjà la responsabilité exclusive de l’exploitant, et la limitation de cette responsabilité en montant et en durée, et rappelons que la loi du 30 Octobre 1968 mettait en œuvre une responsabilité « limitée » à 600 millions de francs pour les exploitants, et exonérait de toute culpabilité le constructeur, les prestataires et les sous-traitants, l’ASN, l'administration, les préfets, le gouvernement et les parlementaires…

Voyons maintenant, trois textes qui sont parus en 2003 au Journal Officiel et qui montrent, la militarisation de lasociétéengendrée par les risques nucléaires :

Le premier texte, l'arrêté du 24 juillet 20033, publié au Journal Officel le 9 août,relatif à " la protection du secret de la défense nationale "va bien plus loin qu'une atteinte à la diffusion d'informations relatives aux transports de combustibles, cet arrêté implique une restriction considérable de la liberté d'expression et la lourdeur des sanctions pourrait réduire au silence n'importe quelle association.
Cet arrêté s'inscrit dans un contexte qui entérine la main mise de la défense nationale dans la gestion d'accidents nucléaires ou radiologiques sur des installations civiles.

Ledeuxième texte, le décret présidentiel n° 2003-865 du 8 septembre 20034" portant création du comité interministériel aux crises nucléaires ou radiologiques" (CICNR)fait explicitement référence dans les attendus aux attributions du secrétaire général à la défense nationale, celui-ci a un rôle prépondérant.
Art. 1er" En cas d'accident survenant dans une installation nucléaire de base, une installation nucléaire de base secrète, au cours d'un transport de matières nucléaires ou radioactives intéressant le secteur civil ou la défense ou sur tout système nucléaire militaire, ainsi qu'en cas d'attentat ou de menace d'attentat ayant ou pouvant avoir des conséquences nucléaires ou radiologiques, le premier ministre peut réunir un comité interministériel aux crises nucléaires ou radiologiques (CICNR). Ce comité est chargéde proposer au Premier ministre les mesures à prendre. (...)[c'est] le secrétariat général à la défense qui en assure le secrétariat.

Art. 2 (...) c'est " le secrétaire général à la défense nationale qui est informé sans délai de la survenue d'un accident, attentat ou d'une menace de nature nucléaire ou radiologique. Il assure alors la synthèse de l'information destinée au Président de la République et au Premier ministre ".

Le troisième texte, l'arrêté du 13 octobre5donne les niveaux d'intervention suivants en situation d'urgence radiologique
-une dose efficace de 10 mSv pour la mise à l'abri
-une dose efficace de 50 mSv pour l'évacuation
-une dose équivalente à la thyroïde de 100 mSv pour l'administration d'iode stable

Avec un radiamètre classique on peut mesurer, en temps normal, le débit de dose externe en un endroit déterminé et, en cas d'accident, faire soi-même ses prévisions de dose externe mais il n'en est pas de même de la
contamination interne. Il est préoccupant de savoir qu'il faudra se fier au terme source fourni par l'exploitant, se fier aux experts officiels faisant les calculs avec des modèles de diffusion des différents radionucléides émis, et que, d'après le code de la santé publique et son article R.1333-81 c'est " le préfet [qui]décide de la mise en oeuvre " de tout ou partie des actions de protection en appréciant notamment si le préjudice associé à l'intervention n'est pas disproportionné par rapport au bénéfice attendu ".
Soulignons que dans l'arrêté les femmes enceintes et les jeunes enfants ne sont pas considérés à part pour la protection de la thyroïde et que pour ces catégories il n'est pas préconisé une dose équivalente à la thyroïde plus faible qui a été demandée en 1994 par le Dr Baverstock de l'OMS. On remarquera aussi que l'arrêté ne traite pas des interdictions de nourriture.

Un autre décret présidentiel n°2008-378du 21 avril 20086institue un conseil de politique nucléaire qui étend tous les pouvoirs du Président de la République du nucléaire militaire, au nucléaire civil : la recherche, l’exportation, la sûreté, la radioprotection et l’environnement.

Enfin, le CODIRPA(COmité DIRecteur pour la gestion de la phase Post Accidentelle d'un accident nucléaire ou d'une situation d'urgence radiologique),datant de juin 2005, « a pour objectif de préparer des dispositions visant à répondre aux problèmes complexes de la gestion post-accidentelle, en particulier ceux portant sur la gestion sanitaire des populations, les conséquences économiques ou la réhabilitation des conditions de vie dans les zones contaminées. »7

Bref, en cas d’accident nucléaire la première mesure serait de sacrifier les pompiers dont la première règle – en temps normal - est pourtant de se protéger d’abord. En cas de rébellion, les gendarmes auront pour fonction de les fusiller comme ils le firent pour les soldats ayant refusé de se battre durant la première guerre mondiale, et ce pour les obliger à «sauver un maximum de vies». Tout cela montrant le caractère très spécial de l’accident nucléaire qui nécessite le recours à un régime totalitaire pour le gérer, et légitime d’autant plus qu’on veuille l’arrêter immédiatement pour ne pas avoir à subir cette situation.

ARRÊT IMMEDIAT DU NUCLÉAIRE CIVIL, MILITAIRE ET DE SON MONDE, ICI, PARTOUT ET MAINTENANT.

Le CAN 71, le 28 avril 2012

1 Lettre d’information du comité stop-Nogent n° 106 janvier-avril 2005

2 L'Académie des Sciences de New York estime que le nombre de décès à travers le monde attribuable aux retombées de l’accident de Tchernobyl, entre 1986 et 2004, est de 985 000, 

Et parmi ces victimes il faut noter que sur les 830 000 liquidateurs intervenus sur le site après l'accident, 112 000 à 125 000 sont morts.

Les « liquidateurs », se sont les pompiers. Nous avons pu entendre sur eux qu’il s’étaient sacrifiés, alors qu’en fait on ne leur avait rien dit avant d’intervenir « en leur cachant non seulement les dangers connus mais aussi qu’ils inaugureraient des phénomènes biologiques dus au radiations non encore identifiés »

Seuls 70 techniciens de la centrale avaient pensé à s’enfuir, car eux ils étaient informés des dangers.

3 http://www.criirad.org/actualites/dossiers2005/secretdefense/arretesd2003.pdf

4 http://www.criirad.org/actualites/dossiers2005/secretdefense/decretsd2003.pdf

5 http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000797777&dateTexte=

6 http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000018685579&dateTexte=vig

7 http://www.asn.fr/index.php/Bas-de-page/Sujet-Connexes/Gestion-post-accidentelle/Comite-directeur-gestion-de-phase-post-accidentelle

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 13:19

 

Collectif Anti-Nucléaire de Saône-et-Loire (CAN 71)

 

 

« Lettre ouverte à ceux qui veulent nous représenter »

( M. Sirugue, M. Montebourg, Mme. Liard et M. Durain)

 

 

Objet: Invitation à une soirée de présentation

d'un scénario d'arrêt immédiat du nucléaire.

 

Chalon-sur-Saône, le 26 mars 2012

 

Madame, Messieurs,

 

Au vu des différentes fonctions que vous avez choisies d'assumer, et que certain(e)s membres de la communauté des Hommes ont voulu vous déléguer, nous nous permettons de vous contacter afin de vous ouvrir le champ des possibles axes de réflexions et d'actions sur la question de l'énergie nucléaire.

 

Au-delà du système de représentation propre au fonctionnement démocratique, chacun d'entre nous continue d'avoir une puissance d'agir sur son environnement, et se doit de quérir et de consulter la pluralité des savoirs et des positionnements dans le but de prendre des mesures avisées.

 

Au cœur de vos différents mandats, nous voyons apparaître à plusieurs reprises la question énergétique, notamment dans le volet de l'Agenda 21 « Plan Climat Énergie Territorial ».

Si nous prenons appui sur un des objectifs du dit Agenda, je cite : « Dynamique de production et de consommation responsables »; pensez-vous qu'il soit responsable de soutenir et d'encourager l'exploitation du parc nucléaire français ?

Hormis la logique financière qui, jusqu'à maintenant, demeure l'argument majeur dans la persistance stratégique de l'État français en faveur de ce choix énergétique, qui peut encore dire que c'est un choix responsable ?

 

D'ailleurs qui peut affirmer que c'est une « élection », puisque jamais les personnes résidant en France n'ont été consultées. Le tsunami capitalisten'achète pas toutes les consciences, la novlangue ne sclérose pas toutes les réflexions, et le terrorisme sécuritaire ne paralyse pas le désir de liberté. Faut-il rappeler que chacun(e) d'entre nous, simplement car nous vivons dans la cité, est unacteur politique ?

Si nos avis, éclairés par nos connaissances autant que par nos expériences, ne sont pas entendus, la Démocratie en France reste et restera une Utopie d'un autre temps.

 

Afin de parfaire vos connaissances dans ce domaine, et d'éclairer vos actions à venir, le CAN 71 vous invite à venir vous renseigner sur les possibilités d'arrêter immédiatement la production d'énergie nucléaire, en France.

 

Rendez-vous le jeudi 12 avril à 20h, à la Maison des Syndicats (salle 3) où un des auteurs de l'ouvrage intitulé Nucléaire arrêt immédiat. Pourquoi, comment ? Le scénario qui refuse la catastrophe présentera des modalités d'actions afin de démontrer que l'arrêt immédiat est réalisable.

 

Nous ne sommes pas des « consom'acteurs »*, mais des acteurs responsables de notre présent, conscient de notre passé, et désireux d'un futur... Et vous ?

 

Le Collectif Anti-Nucléaire de Saône-et-Loire.

 

Copie au Journal de Saône-et-Loire ; à infos-chalon.com.

 

*tiré du C', le journal de la Ville de Chalon-sur-Saône n°31, dans l'article Tous concernés !, p7.

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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 13:17

 

Témoignage de Katsutaka Idogawa, maire de Futaba (ville située à quelques kilomètres de la centrale de Fukushima Daiichi, dans la zone interdite) : « On savait que c’était dangereux, on s’est laissé acheter ». Les gens étaient-ils conscients des risques ? On leur avait tant de fois répété qu’il n’existait aucun danger (« Genpatsu anzen da ! », « Les centrales nucléaires, c’est sans aucun risque ! ») que les villageois restaient immobiles sans comprendre lorsque des employés de TEPCO (l'opérateur qui exploite la centrale de Fukushima) se sauvaient en courant après la catastrophe. « Ils sont venus nous acheter nos terrains à prix d’or. Ils insistaient, ils augmentaient les sommes. C’était suspect », dit le maire en parlant de l’opérateur TEPCO. « Nous étions pauvres, avant la centrale, il n’y avait pas une seule voiture à Futaba. Ils nous ont inondés d’argent. » « Regardez l’hôtel de ville de Futaba. Il est tellement grand qu’on se demande comment c’est possible, pour moins de 7 000 habitants ! Ils nous donnaient tout l’argent qu’on voulait. On vivait dans un rêve. »

Leur cadre de vie a été détruit, leur passé a été gommé. Les réfugiés n’ont pratiquement rien emporté avec eux. Jusqu’à présent, ils ont eu droit à trois visites limitées à quelques heures dans leurs villages. Mais les objets étant irradiés et contaminés au césium, il est quasiment impossible de récupérer quoi que ce soit.

Message du maire de Futaba : « Parlez de nous, dites ce qui se passe. Dites le scandale des villes et des gens sacrifiés au nom du nucléaire ! Dites aussi au monde entier qu’il faut préserver notre environnement. Il faut cesser de diluer les produits radioactifs en les dispersant dans la nature, comme le fait le gouvernement japonais ! On est en train de contaminer le pays et la planète avec ça ! » « On nous a volé notre passé. On nous a volé notre vie».

En temps normal, après une catastrophe naturelle, les gens s’entraident, nettoient, reconstruisent ensemble, et la vie repart.... Mais une catastrophe nucléaire n’est pas une catastrophe normale. Il ne reste que des maisons vides, des villes-fantômes, et on ne peut rien faire, rien réparer : ni les routes, ni les toits, ni les murs, ni les cimetières, ni les étables.... Plus de place pour les hommes. C’est comme si l’homme était de trop.



Pendant que le maire de Futaba parle de sacrifices humains au nom du nucléaire, la France, ou plutôt l'homme qui a le titre de ''président'', envoie Éric Besson, son Ministre de l'industrie, visiter la centrale japonaise en ruines. Le constat est fidèle à la stupidité à laquelle nous ont habitué les politicards : Besson repart « rassuré » et affirme que « la France continue de croire dans l'avenir d'un nucléaire avec les plus hauts standards de sûreté ».
Pourtant l’énergie nucléaire n’est pas sûre, et la liste des accidents enregistrés par l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique depuis les années 60 est longue. L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a rendu public son rapport sur les évaluations complémentaires de sûreté (ECS) menées à la suite de l’accident de Fukushima. Un communiqué est alors publié sur son site : « L’ASN va donc imposer aux exploitants un ensemble de dispositions et renforcer les exigences de sûreté relatives à la prévention des risques naturels (séisme et inondation), à la prévention des risques liés aux autres activités industrielles, à la surveillance des sous-traitants et au traitement des non-conformités ».
Toujours dans le même domaine, il y a l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire dont le directeur a déclaré : « EDF et Areva… n'ont pas fait leur “révolution culturelle”. Fukushima a changé la donne et révélé qu'un accident grave était possible, même dans un pays considéré comme sûr. Nous devons accepter que l'impossible puisse se produire et il faut pouvoir y remédier. Depuis 2003, nous mettons les gouvernants en garde quant aux risques liés aux séismes, sans être vraiment écoutés. J'espère que nous le serons cette fois. Sinon, ils devront s'en expliquer. Il ne faut plus laisser croire que le nucléaire est une technologie parfaite. Le gouvernement et EDF ont sous-estimé le risque d'un accident et du rejet du nucléaire par la société. » Malgré cela, le 12 février Éric Besson affirmait que «Le président de la République a demandé à tous les opérateurs de se mettre en situation de pouvoir prolonger la durée de vie de nos réacteurs et de nos centrales nucléaires au-delà de 40 ans», alors que les réacteurs nucléaires français étaient conçus pour durer 30 ans. Depuis quand la sûreté est-elle garantie par le magouillage ?
On l'aura compris, les gouvernants et les nucléocrates sont prêts à tout, même à risquer une catastrophe et donc des sacrifices humains, car l'enjeu est financier et le nucléaire doit rapporter. La Cour des comptes nous a appris récemment que la filière nucléaire a coûté, tout compris, 188 milliards d'euros, un tel investissement rendant la France prisonnière de l'énergie atomique, d'où leur envie de poursuivre et de rentabiliser leur business. Fukushima est une catastrophe de trop, Areva et toute sa clique semblent pourtant bien décidés à préparer la prochaine en France. Face à la cupidité du gouvernement français, et à son souhait appuyé de maintenir cette filière mortifère, imposons l'arrêt immédiat, inconditionnel et définitif du nucléaire, civil et militaire.
Le Collectif Anti-Nucléaire de Saône et Loire (CAN71), le 3 mars 2012
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15 octobre 2011 6 15 /10 /octobre /2011 12:53

 

Aujourd’hui, plus de sept mois après la catastrophe de Fukushima, trois tendances s’imposent dans la lutte antinucléaire. L’une, radicale, subordonne un arrêt du nucléaire à une remise en cause de la société dans son ensemble, une deuxième envisage une sortie progressive du nucléaire et la troisième exige un arrêt immédiat du nucléaire. Nous ne parlerons ici que des deux dernières tendances sachant que la première, du point de vue strictement antinucléaire, ne peut que cautionner l’arrêt immédiat.

 

Historiquement la lutte antinucléaire en France comme dans le reste du monde s’est construite sur une opposition catégorique à la construction de centrales ou autres sites nucléarisés. Il n’y a en effet aucune raison objective pour qui que ce soit d’être partiellement en accord avec l’énergie atomique lorsqu’on s’oppose à celle-ci. Les luttes antinucléaires se sont déterminées sur un rejet total de la chose nucléaire autant sur le danger qu’elle représente que sur l’iniquité de son imposition aux peuples. La revendication d’une « sortie » progressive du nucléaire constitue donc une bizarrerie historique qui semble plus se situer du côté citoyenniste que du côté antinucléaire.

 

Il n’est guère besoin de parler des dangers du nucléaire depuis la mort de ses pionniers comme Marie Curie ou, plus récemment, des liquidateurs de Tchernobyl. Il est par contre nécessaire de revenir régulièrement sur l’iniquité des décisions prises en la matière. Il est par exemple important de rappeler que ce sont les ingénieurs de l’École des Mines qui orchestrèrent l’essor du nucléaire en même temps que la fin du charbonnage français. Il est important aussi de dire que ce même Corps de Mines orchestre aujourd’hui le programme d’extraction des gaz et huiles de schiste comme ils promotionnent l’EPR, European Pressurized Reactor (réacteur à eau pressurisée européen) devenu depuis Evolutionary Power Reactor (réacteur au pouvoir évolutionnaire).

 

La sortie progressive du nucléaire est illusoire. On ne sort pas du nucléaire comme on y est entré. On est dans le nucléaire jusqu’à la fin des temps. Le pouvoir évolutionnaire du nucléaire sur nos vies, lui, se répand sans cesse par la multiplication des accidents et des déchets, par le mensonge et la manipulation gouvernementale. Le pouvoir du nucléaire est progressif et même exponentiel. Il y a aujourd'hui deux discours : celui de la réalité qui s'exprime de manière mortifère à Fukushima mais encore à Tchernobyl et très certainement bientôt ici ; et celui du réalisme qui prend en compte les facteurs économiques et politiques. Derrière ce dernier peuvent aussi bien se ranger les nucléaristes que les politiques se croyant antinucléaires. Il n’y a qu’une seule manière d’être antinucléaire, c’est de vouloir l’arrêt immédiat1.

 

Nous savons qu'environ 70% de la population française est pour l'arrêt du nucléaire et pourtant la plupart des partis sont pro-nucléaire. Il n'y a donc aucune perspective d'arrêt à attendre des élections. La position des Verts n'a qu'une visée, celle de pouvoir négocier une place au gouvernement avec les socialo-nucléaristes. Il paraît plus qu'improbable que les socialistes lâchent le morceau et que les Verts, par leur refus de participer au gouvernement, fassent capoter la gauche. La position du réalisme est donc intenable et finalement irréaliste. Seule reste l'expression de la rue, et c'est ce que les collectifs Stop Nucléaire s'efforcent de concrétiser.

 

Contrairement au Réseau Sortir du Nucléaire qui tente depuis des années de niveler par le bas l'ambition antinucléaire, nous avons adopté une position maximaliste avec l'arrêt immédiat ; ce qui ne veut pas dire que certains d'entre nous ne soient pas pour un arrêt progressif. La démarcation définitive fut réalisée lorsque nous apprîmes que le Réseau avait rechigné à relayer l'appel des Japonais pour le 11 juin. Nombre de groupes du Réseau n’ont d’ailleurs pas jugé bon d’organiser quoi que ce soit à cette occasion. Pas plus d’ailleurs que ne fut relayé l’appel des Japonais pour les six mois de la catastrophe, qui ne donna lieu à notre connaissance à aucune manifestation de la part du Réseau. Il faut dire que la position défendue par les Japonais de l'arrêt immédiat cadre mal avec celle du Réseau défendant une sortie progressive calquée sur la position des Verts. En gros, c'est la rue ou les urnes.

 

Il ne s’agit pas aujourd’hui comme ont essayé de le faire passer « Sortir du Nucléaire » et ATTAC lors des rencontres de Lézan d’une question de transition énergétique mais d’un choix de société : d’une société dirigée par les catastrophes comme au Japon ou en Ukraine contre une société débarrassée de l’atome qui devra, entre autres, gérer une transition énergétique. Le déni de démocratie inhérent au nucléaire semble d’ailleurs avoir fait tache d’huile lors de ces rencontres puisque malgré l’arrêt immédiatplébiscité à la quasi unanimité des militants des dites organisations, les organisateurs, par un tour de passe-passe très politicien, réussirent à faire adopter l’arrêt simpleau nom de l’unité.

Ici en France, alors que les mêmes armes technologiques sont dirigées contre nous, les marques d’indignation sont lâchées du bout des lèvres. La seule marque de solidarité avec les irradiés japonais serait d’arrêter le nucléaire immédiatement et sans conditions. Au lieu de cela, on continue d’agiter le chiffon rouge des gaz à effet de serre pour justifier une hypothétique sortie du nucléaire en 10, 20 ou 30 années au mieux. Ce n’est pas « le nucléaire ou l’effet de serre » car tout le pétrole disponible sur terre sera finalement brûlé, que ce soit dans les centrales thermiques ou par nos véhicules. C’est donc le nucléaire ET l’effet de serre. Ce n’est pas « le nucléaire ou la bougie » car une fois les stocks de minerai épuisés, c’est vers la bougie que l’on se tournera. C’est le nucléaire ET la bougie, comme on l’a vu à Fukushima après la catastrophe.

On nous rétorquera sans doute que l’arrêt immédiat est impossible ; pourtant 43 des 54 réacteurs japonais sont aujourd’hui à l’arrêt, notamment parce qu’ils présentent des défauts similaires à ceux de Fukushima, même s’ils ne sont pas tous de même facture, pourtant les réacteurs suisses et allemands sont bel et bien arrêtés. Ce n’est pas d’arrêter le nucléaire qui est impossible pour ceux qui nous apportent cet argument, mais bien de vivre à la hauteur de nos moyens réels. Sans le nucléaire et ses colonies anciennes et nouvelles, ce pays ne serait pas bien brillant aux yeux des économistes mais peut-être le serait il un peu plus à ceux de son peuple.

 

ARRÊT IMMÉDIAT INCONDITIONNEL

ET DÉFINITIF DUNUCLÉAIRE

CIVIL ET MILITAIRE

 

Le Collectif Anti Nucléaire de Saône-et-Loire

Le 15 octobre 2011


1 Précisons que l’arrêt immédiat ne veut pas dire l’arrêt instantané.

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11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 13:08

Combien faudra-t-il de catastrophes pour que l’on parle de Fukushima et du Japon.
Les « Unes » des médias vont aux Twin Towers et presque rien sur le Japon. Pourtant
la catastrophe est encore en marche pour longtemps là-bas. Mais pas de mémorial,
pas de band-aid, pas de discours pompeux aux Nations Unies : seulement l’oubli.

Les cultures sont irradiées jusqu’à 400 kilomètres de Fukushima et, aujourd’hui,
après le passage du typhon Talas, des terres contaminées ont été disséminées dans des
lieux non encore touchés par les retombées. Comme à Tchernobyl, on se contente
d’arroser les sites les plus contaminés, de décaper les terres sur trente centimètres : un
véritable travail de fourmis qui est plus là pour rassurer les populations que pour
résoudre un problème insoluble. Tous efforts sont faits pour éviter une évacuation à
grande échelle complètement ingérable pour le gouvernement japonais.

Les populations des zones les plus contaminées sont en fait sacrifiées. Pour qu’elles
restent sur place, on a multiplié par 20 les doses admissibles. Il en va de même pour
les liquidateurs dont le faible nombre oblige à augmenter inconsidérément les doses
de radiation.

Combien faudra-t-il de catastrophes pour que l’on arrête l’industrie nucléaire comme
le réclament les Japonais. Ils savent, eux, qu’il n’est pas question de 10, 20 ou 30 ans
pour « sortir » du nucléaire, car déjà leur nouveau Premier Ministre Yoshihiko Noda
affirme ne pas croire à un futur sans nucléaire. Pourtant le Japon a déjà arrêté 43 de
ses réacteurs sur les 54 de son parc.

Nous ne devons pas oublier que les Suédois, malgré le moratoire sur le nucléaire
qu’ils avaient décidé, étaient en passe de relancer les constructions de centrales juste
avant Fukushima ; non plus, que les Suisses viennent en douce de modifier la loi sur
l’arrêt des centrales pour autoriser les éventuelles générations de futurs réacteurs.

Pour arrêter le nucléaire, la France ne sera pas plus verte que l’Allemagne. Il faudra
comme elle, avoir recours, en transition, aux centrales thermiques à charbon, au gaz,
ou au pétrole. Il nous est impossible de tout miser sur les énergies renouvelables et
sur un changement rapide des mentalités et des habitudes. Néanmoins, Fukushima
comme Tchernobyl, ou Three Miles Island avant elle, montrent bien l’échec d’un
raisonnement industriel à tout crin. Le nucléaire résume et révèle donc bien
l’aberration de notre société industrielle.

FUKUSHIMA 6 MOIS DÉJÀ
ARRÊTONS LE NUCLÉAIRE
MAINTENANT, SANS CONDITIONS
ET DÉFINITIVEMENT


Le Collectif Anti Nucléaire de Saône-et-Loire, le 11 septembre 2011

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11 juin 2011 6 11 /06 /juin /2011 13:16

Selon Mishio Ishikawa, ardent promoteur de l’énergie nucléaire et fondateur du JANTI (Japan Nuclear Technology
Institute), les coeurs des réacteurs 1, 2 et 3 de Fukushima Daïchi auraient fondu à 100%. Dès le 29 avril, sur
Asahi TV, il a soutenu cette version totalement différente de celle de Tepco et du gouvernement. Iida Tetsunari,
directeur de l’ISEP (Institute for Sustainable Energy Policies), qui participait également à l’émission, a affirmé être
entièrement d’accord avec cette évaluation de la situation et a ajouté : « Personne ne sait ce qu’il faut faire, nous
devons demander l’avis mondial des meilleurs et des plus brillants ».

C’est une véritable guerre que vivent aujourd’hui les japonais :
Une guerre de propagande où on leur laisse croire que les événements sont moins graves qu’en réalité
Une guerre où on leur fait attendre des alliés qui ne viendront jamais à la rescousse
Une guerre où les populations ne sont pas déplacées pour éviter d’engendrer une panique incontrôlable
Une guerre qui a ses déserteurs comme le patron de TEPCO qui a disparu pendant plusieurs semaines
Une guerre qui a ses mutins comme les pompiers qui ont refusé d’aller combattre le feu nucléaire
Une guerre avec ses opposants comme ces jeunes antinucléaires arrêtés dans le quartier de Shibuya alors qu’ils
manifestaient simplement contre la politique nucléaire du Japon , comme ces deux personnes jugées en trois
minutes et condamnées à la prison pour avoir participé à un sit-in organisé devant le siège de TEPCO.
Une guerre où on ne pourra compter les morts irradiés par milliers que dans plusieurs dizaines d’années
Une guerre qui n’est pas terminée et dont les pires effets ne sont sans doute pas encore déclarés.

Ici en France, alors que les mêmes armes technologiques sont dirigées contre nous, les marques d’indignation sont
lâchées du bout des lèvres. La seule marque de solidarité avec les irradiés japonais serait d’arrêter le nucléaire
immédiatement et sans condition. Au lieu de cela on continue d’agiter le chiffon rouge des gaz à effet de serre pour
justifier une hypothétique sortie du nucléaire en 10, 20 ou 30 années au mieux.

Ce n’est pas « le nucléaire ou l’effet de serre » car tout le pétrole disponible sur terre sera finalement brûlé que ce
soit dans les centrales thermiques ou par nos véhicules. C’est donc le nucléaire ET l’effet de serre. Ce n’est pas « le
nucléaire ou la bougie » car une fois les stocks de minerai épuisés, c’est vers la bougie que l’on se tournera. C’est le
nucléaire ET la bougie comme on l’a vu à Fukushima après la catastrophe.

Le nucléaire civil français s’avère être une magnifique arme de dissuasion vis-à-vis de la critique du fonctionnement
de notre monde. « Si vous tenez à votre confort c’est donc que vous tenez au nucléaire » nous répète la propagande
nucléariste mensongère. Dans le vaste camp de concentration nucléaire qu’est devenue la France c’est un peu
comme si on nous laissait le choix de la couleur des rideaux de notre cellule. En attendant, AREVA ici a remplacé
les marchands de canons et construit les bombes de demain. Décidément la guerre contre l’humanité est un business
bien juteux.

Espérons que la canicule et la sècheresse annoncées pour cet été ne produisent pas un Fukushima à la française. Si
c’était le cas, outre une panique bien plus grande que celle du Japon (imaginez que l’on doive évacuer Lyon !), c’est
à une pénurie bien plus importante de volontaires liquidateurs que là-bas à laquelle nous nous exposerions. Le
manque de volontaires est tel dans le pays du hara-kiri que les autorités ont multiplié par 25 la dose admissible pour
les liquidateurs. Ceux là mourront au champ d’honneur comme certainement le « groupe d’élite d’intervention »
inventé récemment par notre gouvernement pour répondre au futur accident nucléaire français et, historiquement,
comme les mineurs et autres ouvriers morts pour que vive le confort industriel.

En réponse à l’appel des antinucléaires japonais pour l’arrêt immédiat du nucléaire dans le monde,
Le Collectif Antinucléaire de Saône-et-Loire (CAN71) le 11 juin 2011

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