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  • : Collectif Anti-Nucléaire de Saône-et-Loire (CAN 71)
  • : Collectif d'après Fukushima, contre le nucléaire et son monde.
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Collectif Anti-Nucléaire de Saône-et-Loire

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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 13:17

 

Témoignage de Katsutaka Idogawa, maire de Futaba (ville située à quelques kilomètres de la centrale de Fukushima Daiichi, dans la zone interdite) : « On savait que c’était dangereux, on s’est laissé acheter ». Les gens étaient-ils conscients des risques ? On leur avait tant de fois répété qu’il n’existait aucun danger (« Genpatsu anzen da ! », « Les centrales nucléaires, c’est sans aucun risque ! ») que les villageois restaient immobiles sans comprendre lorsque des employés de TEPCO (l'opérateur qui exploite la centrale de Fukushima) se sauvaient en courant après la catastrophe. « Ils sont venus nous acheter nos terrains à prix d’or. Ils insistaient, ils augmentaient les sommes. C’était suspect », dit le maire en parlant de l’opérateur TEPCO. « Nous étions pauvres, avant la centrale, il n’y avait pas une seule voiture à Futaba. Ils nous ont inondés d’argent. » « Regardez l’hôtel de ville de Futaba. Il est tellement grand qu’on se demande comment c’est possible, pour moins de 7 000 habitants ! Ils nous donnaient tout l’argent qu’on voulait. On vivait dans un rêve. »

Leur cadre de vie a été détruit, leur passé a été gommé. Les réfugiés n’ont pratiquement rien emporté avec eux. Jusqu’à présent, ils ont eu droit à trois visites limitées à quelques heures dans leurs villages. Mais les objets étant irradiés et contaminés au césium, il est quasiment impossible de récupérer quoi que ce soit.

Message du maire de Futaba : « Parlez de nous, dites ce qui se passe. Dites le scandale des villes et des gens sacrifiés au nom du nucléaire ! Dites aussi au monde entier qu’il faut préserver notre environnement. Il faut cesser de diluer les produits radioactifs en les dispersant dans la nature, comme le fait le gouvernement japonais ! On est en train de contaminer le pays et la planète avec ça ! » « On nous a volé notre passé. On nous a volé notre vie».

En temps normal, après une catastrophe naturelle, les gens s’entraident, nettoient, reconstruisent ensemble, et la vie repart.... Mais une catastrophe nucléaire n’est pas une catastrophe normale. Il ne reste que des maisons vides, des villes-fantômes, et on ne peut rien faire, rien réparer : ni les routes, ni les toits, ni les murs, ni les cimetières, ni les étables.... Plus de place pour les hommes. C’est comme si l’homme était de trop.



Pendant que le maire de Futaba parle de sacrifices humains au nom du nucléaire, la France, ou plutôt l'homme qui a le titre de ''président'', envoie Éric Besson, son Ministre de l'industrie, visiter la centrale japonaise en ruines. Le constat est fidèle à la stupidité à laquelle nous ont habitué les politicards : Besson repart « rassuré » et affirme que « la France continue de croire dans l'avenir d'un nucléaire avec les plus hauts standards de sûreté ».
Pourtant l’énergie nucléaire n’est pas sûre, et la liste des accidents enregistrés par l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique depuis les années 60 est longue. L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a rendu public son rapport sur les évaluations complémentaires de sûreté (ECS) menées à la suite de l’accident de Fukushima. Un communiqué est alors publié sur son site : « L’ASN va donc imposer aux exploitants un ensemble de dispositions et renforcer les exigences de sûreté relatives à la prévention des risques naturels (séisme et inondation), à la prévention des risques liés aux autres activités industrielles, à la surveillance des sous-traitants et au traitement des non-conformités ».
Toujours dans le même domaine, il y a l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire dont le directeur a déclaré : « EDF et Areva… n'ont pas fait leur “révolution culturelle”. Fukushima a changé la donne et révélé qu'un accident grave était possible, même dans un pays considéré comme sûr. Nous devons accepter que l'impossible puisse se produire et il faut pouvoir y remédier. Depuis 2003, nous mettons les gouvernants en garde quant aux risques liés aux séismes, sans être vraiment écoutés. J'espère que nous le serons cette fois. Sinon, ils devront s'en expliquer. Il ne faut plus laisser croire que le nucléaire est une technologie parfaite. Le gouvernement et EDF ont sous-estimé le risque d'un accident et du rejet du nucléaire par la société. » Malgré cela, le 12 février Éric Besson affirmait que «Le président de la République a demandé à tous les opérateurs de se mettre en situation de pouvoir prolonger la durée de vie de nos réacteurs et de nos centrales nucléaires au-delà de 40 ans», alors que les réacteurs nucléaires français étaient conçus pour durer 30 ans. Depuis quand la sûreté est-elle garantie par le magouillage ?
On l'aura compris, les gouvernants et les nucléocrates sont prêts à tout, même à risquer une catastrophe et donc des sacrifices humains, car l'enjeu est financier et le nucléaire doit rapporter. La Cour des comptes nous a appris récemment que la filière nucléaire a coûté, tout compris, 188 milliards d'euros, un tel investissement rendant la France prisonnière de l'énergie atomique, d'où leur envie de poursuivre et de rentabiliser leur business. Fukushima est une catastrophe de trop, Areva et toute sa clique semblent pourtant bien décidés à préparer la prochaine en France. Face à la cupidité du gouvernement français, et à son souhait appuyé de maintenir cette filière mortifère, imposons l'arrêt immédiat, inconditionnel et définitif du nucléaire, civil et militaire.
Le Collectif Anti-Nucléaire de Saône et Loire (CAN71), le 3 mars 2012
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